Face à l’exode ukrainien vers la Pologne, Lukasz Rozanski, habitant polonais de Saint-Aubin-le-Dépeint, a sollicité son maire Benoit Durand, afin de mettre en place une collecte en faveur des réfugiés ukrainiens dans son quartier natal, Oulanow. Rencontre avec Lukasz Rozanski et Benoit Durand.
Pourquoi avez-vous décidé de créer une cagnotte ?
Lukasz Rozanski : Je viens d’Oulanow, une petite ville en Pologne. Je suis arrivé à Saint-Aubin-le-Dépeint en 2008, pour ma sa première cueillette de pommes. Depuis, je ne suis pas reparti chez moi.
La plupart des membres de ma famille sont restés à Oulanow. La dernière fois que j’ai parlé avec eux, ils étaient environ 100 réfugiés à avoir été recueillis dans mon ancien quartier. Ma famille accueille d’ailleurs des réfugiés. Avant la guerre, c’était déjà très dur financièrement pour eux. Pour se loger, pour manger, c’était très compliqué. Les salaires ne sont pas comme en France. Maintenant, avec la guerre, c’est encore plus difficile. Je ne pouvais plus dormir la nuit, j’ai donc décidé de faire quelque chose à mon niveau. C’est pour cela que j’ai contacté le maire pour créer une collecte.
Comment s’est instauré et concrétisé le partenariat avec Oulanow ?
Benoit Durand : J’ai tout de suite accepté. J’ai échangé par mail avec mon homologue à Oulanow. C’est venu naturellement. On a donc lancé la collecte il y a quelques jours, et on a déjà récolté pas mal de dons. Il n’y a pas de priorité, ils ont vraiment besoin de tout. En revanche, je mettrais l’accent sur les produits hygiéniques pour femme et bébé, mais aussi sur les sous-vêtements et les chaussettes.
Pour pouvoir acheminer les futurs dons, nous avons décidé de participer aux frais de transport de la marchandise à hauteur de 400€. De plus, les quatre associations saint-aubinoises ont donné 50€ chacune, pour un total final de 600€. La collecte est organisée jusqu’au 23 avril. Une grosse camionnette et une remorque partiront peu après la fin de la collecte de la place de Saint-Aubin, en direction d’Oulanow. Nous avons 10 m³ à remplir, je compte sur la générosité des habitants.
Quelle est la situation à Oulanow ?
Lukasz Rozanski : Ma famille me raconte beaucoup de choses. Ils sont sur le terrain et voient tout ce qu’il se passe. La situation est vraiment catastrophique, surtout pour les enfants.
Benoit Durand : J’ai un œil différent de ce que l’on nous montre dans les médias, grâce à Lukasz. Les hommes sont restés en Ukraine pour combattre l’armée russe, et ce sont principalement des femmes et des enfants qui sont sur les routes dans des conditions déplorables.