En raison de la crise sanitaire, les dons de sang se font de plus en plus rares. L’Établissement français de sang lance un appel au don en cette fin d’année, rythmé par la crise sanitaire. Quelle est la situation dans les Pays de la Loire ? Comment se déroule un don de sang ?
L’Établissement français du sang, seul opérateur de la transfusion sanguine en France, permet chaque année de sauver un million de patients.
Or, les réserves de sang sont actuellement très faibles en France. À cause de la crise sanitaire, les donneurs de sang sont moins nombreux.
« Moins de 8 500 poches de sang sont disponibles alors que 10 000 sont nécessaires pour couvrir les besoins des malades à l’approche des fêtes de fin d’année », alerte l’EFS dans un communiqué. C’est pourquoi l’Établissement français du sang lance un appel aux dons. Pour les régions Centre-Val de Loire et Pays de la Loire, « 45 000 patients ont besoin de transfusions chaque année », indique l’EFS.
Un don en 4 étapes
En France, ce sont 120 maisons du don et 40 000 collectes mobiles organisées chaque année. Vendredi 10 décembre, une collecte était organisée à Dissé-sous-le-Lude, en Sarthe.
Ce jour-là, elles sont deux bénévoles à accueillir les 38 personnes inscrites. « Ce n’est pas obligatoire d’avoir un rendez-vous pour donner son sang », indiquent les retraités.
Après un questionnaire sur les antécédents médicaux, ou encore les voyages, les donneurs sont dirigés vers un médecin qui décidera du nombre de millilitres de sang à prélever. Le taux prélevé dépend de l’état de santé de la personne, son poids et sa taille. Par exemple, une personne pesant entre 50 et 52 kg lui sera prélevé 420 ml de sang. Entre 52 et 54 kg, ce seront 450 ml de sang prélevés. Et enfin, au dessus de 54 kg, ce seront 480 ml de don de sang.
Une fois l’accord donné par le médecin, place au prélèvement. Il dure environ 10 minutes.
« L’aiguille est plus grosse que pour une prise de sang classique. C’est pour cela que le donneur peut avoir un hématome pendant 48 heures après le don. Également, il faut bouger les pieds pour permettre au sang de circuler plus facilement », indique Évelyne, une des infirmières en charge du prélèvement. « Lors du premier don, on pique le bout du doigt du donneur. C’est pour connaître son taux d’hémoglobine. S’il est inférieur à 12, on ne procèdera pas au don ».
Carte de groupe sanguin
Elle continue : « Suite au premier don, le donneur recevra un courrier de l’EFS en adressant ses remerciements. Après le second don, le donneur confirme son engagement et reçoit sa carte de donneur avec l’indication de son groupe sanguin », termine l’infirmière.
Une fois le don effectué, le donneur restera encore 20 minutes en observation où il devra boire et manger. « C’est très important de garder la personne en surveillance après son don. On lui propose une boisson chaude ou froide, ainsi qu’une collation. Par ailleurs, c’est le seul moment du don où vous pouvez enlever le masque. Je ne peux pas voir comment se sent le donneur si son masque cache son visage », explique Benjamin, personnel de santé.
« Avant la crise sanitaire, on accueillait des mères de famille seules. On gardait leurs enfants durant le don. Aujourd’hui, avec la Covid, on ne peut plus garder les enfants. Si on n’a pas de salle à disposition pour garder les enfants, les mamans ne peuvent plus faire de dons », explique le médecin.
Les bons élèves
Malgré l’appel au don lancé, les personnels de santé de l’EFS tiennent à féliciter les habitants des Pays de la Loire : « Ce sont de très bons élèves. Aujourd’hui, pour un village comme Dissé-sous-le-Lude, nous avons eu une quarantaine de dons puisque plusieurs personnes sont venues sans rendez-vous. C’est énorme. Cette semaine, à Arnage, on a eu pas moins de 150 dons. Au MMArena, c’est une centaine de personnes qui a répondu présent ».
« Une femme peut donner quatre fois son sang dans une période de 12 mois, avec un intervalle de deux mois entre chaque don. Un homme peut donner six fois son sang. Pourquoi ? Parce que les hommes ont tendance à créer plus rapidement de fer, et n’ont pas les menstruations des femmes », explique l’infirmière.
Un acte citoyen
L’EFS l’affirme : un don de sang, soit environ une heure, permet de sauver trois vies.
Ce jour-là, une mère et son fils sont venus donner leur sang à Dissé-sous-le-Lude. La maman, loin d’avoir fait son premier don, explique : « Tout le monde a besoin de sang. Que ça soit un joueur de foot, le président, ou même un ouvrier d’usine. C’est un acte citoyen que je considère comme obligatoire, quand on le peut bien sûr ». Son fils de 19 ans a effectué son 2ème don de sang ce jour-là : « Même si sans ma mère je n’aurais jamais donné mon sang, j’ai vite compris qu’avec un peu de mon temps, je sauve des vies. Et ça ne me coûte rien ».
Que devient le don ?
En Sarthe, le sang prélevé partira le soir même à Nantes dans une banque de sang, où les trois parties différentes du sang seront séparées : les globules rouges, les plaquettes et le plasma. Le don de sang est anonyme. Il faut également savoir que les produits sanguins issus des dons sont indispensables pour traiter les très nombreuses personnes malades (cancers ou encore leucémie), les victimes d’accidents, ou ceux qui vont subir une très lourde opération chirurgicale.
Les dons de sang des habitants des Pays de la Loire sont en priorité donnés aux habitants de cette même région.
« En revanche, notre région dessert également la région parisienne et la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, généralement pour des cas d’accidents graves », affirme Évelyne.
En plus du don, l’EFS garde quelques échantillons du sang. Il fournit à ses partenaires ou certains laboratoires des éléments du sang indispensables dans la recherche. D’autres échantillons sont gardés afin de dépister des éventuels virus (VIH, hépatites). Dans tous les cas, quel que soit le type de don, un échantillon du plasma est congelé pendant trois ans après le don. Cette précaution permet de réaliser des analyses complémentaires en cas d’apparition d’anomalie chez le patient receveur.