Une étude a révélé l’état très inquiétant de six ponts sur le territoire Loir-Lucé-Bercé. Monique Gaultier, maire de Flée, est très inquiète quant à la situation de sa commune.
Suite à l’effondrement du pont de Gênes en 2018, l’État a décidé de lancer le plan France Relance. Le Cerema, établissement public sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, a été missionné pour effectuer un diagnostic gratuit sur les ouvrages d’art auprès des communes.
Sur les 24 communes de la communauté de communes Loir-Lucé-Bercé (Sarthe), 10 d’entre elles ont demandé ces diagnostics réalisés par le bureau d’étude Sixense. En juillet dernier, les élus ont eu un retour de ces résultats jugés alarmants et très inquiétants.
Dégradations et fermetures de ponts
Il a ainsi été mis en lumière des dégradations importantes sur certains ouvrages. Six ponts se sont révélés particulièrement dégradés, trois sur la commune de Flée, deux sur la commune de Luceau et un sur la commune de Jupilles. Un de ces ouvrages à Flée a même dû être fermé à la circulation immédiatement au vu de son état de vétusté. Le pont du Dinan, toujours à Flée, doit même être de nouveau diagnostiqué face à l’étendue de ces dégradations.
Le plus alarmant est que l’état de ces ponts va s’accroître en raison de la très forte période de sécheresse de l’été dernier :
« Ces ponts ont été construits pour se maintenir avec un écoulement d’eau à leur base. Les changements climatiques actuels risquent d’aggraver l’état actuel des ponts et d’entraîner des dégradations plus importantes également sur le patrimoine routier », révèle William Gautrais, technicien de la communauté de communes.
Une situation très alarmante à Flée
Monique Gaultier, maire de Flée, alerte :
« C’est une situation très compliquée pour mes habitants. Ces ponts desservent des habitations. La plupart sont agriculteurs et ils ont besoin de ces accès. Pour les ponts encore ouverts à la circulation, les habitants passent par d’autres routes mais qui ne sont pas réglementées pour ces types de véhicules et ce trafic ».
Des coûts exorbitants
En parallèle de ces diagnostics, les services de la communauté de communes ont effectué une première estimation des coûts de travaux pour seulement quatre de ses ouvrages. Cette première estimation s’élève à 300 000 euros.
« Nous n’avons pas cet argent. Nous devons donc chercher des financements. Nous avons sollicité le sénateur, le département, la région et la préfecture. Nous aurons un premier retour qu’en décembre », poursuit William Gautrais.
Une autre mauvaise nouvelle pour la commune de Flée : un de ses ponts est sous la responsabilité de la commune. Monique Gaultier ajoute : « Nous devons préparer le budget pour l’année prochaine, et je n’ai pas osé calculer le montant de ces travaux. Je ne sais pas comment on va faire, je ne sais pas ce que je dois dire à mes habitants ».
« Si un malheur se produit, je serais responsable malgré moi. Je ne peux pas empêcher mes riverains agriculteurs de travailler. Je suis dans une impasse », regrette Monique Gaultier.
Seulement 10 sur 24 communes
En attendant la réponse pour de futurs financements, les services de Loir-Lucé-Bercé gardent en tête que « seulement 10 communes sur les 24 ont participé à ces diagnostics, et que les travaux ne commenceront qu’avec une certitude de subventions et une priorisation des ouvrages dès le printemps 2023 », termine le responsable des services voiries de la communauté de communes Jean-François Brard.