Neuf réfugiés ukrainiens sont actuellement logés à Montval-sur-Loir. La municipalité a récemment organisé un pot d’accueil entre réfugiés, partenaires et membres d’associations à la résidence des Vertolines de Château-du-Loir.
Volodymyr, Tetiana, Irina, Veronika, Olga, Mykola, Nina, Oleg et Olena. Ils viennent de Kiev ou de sa banlieue, et sont à présent hébergés à la résidence des Vertolines de Château-du-Loir et au logement de fonction de la mairie de Vouvray-sur-Loir, dans le sud Sarthe. Arrivés plus ou moins en même temps il y a un mois, la mairie, les partenaires, et les associations se sont massivement mobilisés afin de les accueillir et de les intégrer dignement sur le territoire montvalois.
Logements d’urgence
« On a tous travaillé ensemble pour leur donner le meilleur accueil possible en mettant nos locaux et les moyens humains disponibles. La résidence des Vertolines qui accueillait auparavant des personnes en situation d’autonomie devient maintenant un lieu de mixité qu’on n’a pas hésité à mettre à disposition face à cette situation dramatique », fait savoir le maire Hervé Roncière.
Volodymyr et Tetiana, un couple venant tout droit de Chernigiv au nord de Kiev, sont arrivés le 11 mai et ont d’abord atterri à Ruaudin avant d’être amenés sur Château-du-Loir. Logés dans la résidence des Vertolines, le couple explique que « nous sommes très bien ici. Notre fille, Dariia, est nos trois petits enfants de 8, 6 et 3 ans sont logés à Chartres ». Dans cette résidence vivent également Irina, Veronika, Olga, et Mykola.
Cours de français
Tous sont unanimes : parler français, c’est trop difficile. Seuls Mykola, Nina, son fils Oleg, et Irina parlent anglais. Les autres communiquent grâce à un traducteur sur smartphone. Dans le but de s’intégrer d’autant plus à leur nouvel environnement, le centre social Loir & Bercé contribue à leur apporter de l’aide en ce sens. Véronique et Laurence sont deux bénévoles qui les aident à apprendre la langue, en venant, tous les mardis, leur donner des cours, directement au centre social.
Activités et intégration
Les associations et partenaires locaux leur mettent également à disposition de la nourriture et des vêtements, notamment récoltés lors des précédentes collectes. La plupart sont partis d’Ukraine avec le strict minimum.
« Tous les vendredis, les réfugiés viennent à l’épicerie sociale et solidaire pour faire leurs courses », précise Dominique Langevin, adjoint aux affaires sociales.
Le centre social contribue également à leur intégration en organisant des activités et des animations. Plusieurs bénévoles ont d’ailleurs décidé d’organiser une sortie où maillot de bain sera obligatoire, le 21 juin prochain. La destination reste une surprise.
De Kiev à Vouvray, Nina et Oleg sont bien intégrés
Nina, 46 ans, est arrivée à Thoiré-sur-Dinan le mois dernier, accompagnée de son fils, Oleg, 17 ans. C’est Jacques Langevin, président du centre social Loir & Bercé, qui les a amenés au logement de la mairie de Vouvray-sur-Loir.
« Ils sont arrivés en France grâce aux réseaux sociaux, je ne pourrais pas dire exactement comment. Ils étaient complètement perdus. Il n’y avait rien à faire pour eux à Thoiré, alors on les a placés ici », explique le président.
A Kiev, Nina était gestionnaire des finances pour une école privée. « Dès que la guerre a éclaté, on est partis mon fils et moi. On s’est d’abord rendus à la frontière, en Bulgarie. On a mis deux jours pour y aller. Puis, on a fait le voyage en voiture jusqu’en France. On a traversé la Bulgarie, l’Autriche, et l’Allemagne. Et nous sommes arrivés ici ». Un long voyage de sept jours, extrêmement épuisant pour la mère et son fils.
Scolarisé à Racan
Une fois mère et fils installés à Vouvray-sur-Loir, Oleg a de suite été scolarisé au lycée Racan. « Il parle très bien anglais, il s’est vite fait des amis. Il adore la chimie et les mathématiques. Mais il ne comprend rien du tout en Histoire et en Philosophie, surtout à cause de la langue », explique Nina.
« Nous avons des économies, j’ai donc pu m’acheter un vélo électrique pour aller faire mes courses. Mais c’est très contraignant car je ne peux rien mettre dans ma petite sacoche. Aussi, faire du vélo ici, c’est très dangereux. Il n’y a pas de piste cyclable et les gens roulent très vite », fait remarquer Nina, qui emprunte quotidiennement la rue Oscar Moneris.
Nina explique également que les associations sont très présentes pour les aider à s’intégrer. Tous les neuf sont toujours en contact et partent souvent ensemble visiter leur nouveau lieu de vie.
Nina ne sait pas quand elle pourra retourner en Ukraine : « Bien sûr que je veux retourner chez moi, et le plus vite possible. Mais il faut d’abord que la situation économique nous le permette », termine Nina.
Il a travaillé pour la BBC
Mykola et sa sœur Olga sont arrivés au début du mois de mai à Château-du-Loir et sont tous les deux logés à la résidence des Vertolines. Tous les deux ingénieurs, Mykola explique qu’ « il n’y a pas d’équivalence en France vis-à-vis de nos diplômes. Beaucoup d’étudiants ukrainiens avec de très bons niveaux universitaires se retrouvent avec rien aujourd’hui ».
Mykola parle un anglais approximatif et préfère utiliser son smartphone pour traduire et communiquer.
« J’ai exactement 0 euro sur mon compte en banque. Ce sont les associations qui nous aident. On est très bien intégré ici », continue-t-il.
Photographe amateur
En parallèle de son travail d’ingénieur, Mykola est photographe amateur depuis plus de 50 ans et estime que la photographie est sa plus grande passion : « J’ai toujours mon appareil photo autour du cou. J’ai d’ailleurs été missionné pour des reportages photos pour la BBC plusieurs fois dans mon pays », termine-t-il.
Karine Le Bourhis, directrice du centre social, a d’ailleurs décidé de le missionner ; dorénavant, Mykola travaillera avec les jeunes du centre et effectuera des reportages photos.