Alors que le service des urgences de l’hôpital de Montval-sur-Loir a annoncé une énième fermeture de ses services pour ce début de mois de juin 2022, l’association de défense des services de l’hôpital de Montval-sur-Loir vient d’adresser une lettre ouverte aux candidats aux élections législatives.
Un énième épisode pour une saga qui semble interminable. C’est à présent le quotidien des sarthois : le service des urgences du Centre Hospitalier de Montval-sur-Loir vient à nouveau d’annoncer des fermetures de ses services pour, globalement, les dix premiers jours du mois de juin.
A vos stylos :
- Du dimanche 5 juin 20h30 au lundi 6 juin 2022 8h30 ;
- Du mardi 7 juin 8h30 au mercredi 8 juin 2022 8h30 ;
- Du jeudi 9 juin 8h30 au vendredi 10 juin 2022 8h30.
Depuis le début des annonces de fermeture, le service assure tout de même un minimum de soins. Une infirmière et une aide-soignante de jour et de nuit sont présentes pour accueillir les patients qui viendraient à se présenter aux urgences et les réorienter avec la régulation du SAMU 72 en fonction de leur état de santé vers la réponse la plus adaptée. Et comme à chaque annonce, il est rappelé qu’une permanence des soins ambulatoire est accessible en appelant le 116 117. Ce numéro permet de contacter un médecin de garde qui évalue chaque situation et apporte une réponse adaptée. Réponse adaptée étant conseil téléphonique, ou encore orientation vers un médecin de garde de proximité.
Un manque de recrutement médical
Cette situation n’est pas inédite à Montval-sur-Loir. C’est le cas pour les hôpitaux de proximité sarthois. Les services de Saint-Calais et du Bailleul subissent la même problématique : un manque cruel de recrutement médical afin de parvenir à assurer de manière continue la permanence des soins et le fonctionnement du service des urgences 24h/24. L’Agence Régionale de Santé l’a d’ailleurs assuré : la moitié des postes de médecins urgentistes sont vacants dans le département.
Il manque donc 50% de médecins urgentistes sur le département. Une situation catastrophique alors que les soignants se remettent à peine des tensions hospitalières liées à la crise sanitaire. Les beaux jours approchent, les touristes aussi, des patients en plus grand nombre pour les mois prochains. Quel avenir pour les hôpitaux de proximité sarthois ?
Une réponse inédite sur le territoire
Depuis le 31 mai 2021 sur le secteur du Sud-Sarthe, l’équipe paramédicale d’urgence (EPMU) a été lancée dans le cadre d’une expérimentation destinée à faire face à une pénurie de médecins urgentistes et de fermetures continuelles du service des urgences de l’hôpital de Château-du-Loir.
L’EPMU, constituée d’un binôme infirmier et aide-soignant ambulancier, formée aux urgences vitales, intervient en amont du SMUR et agit selon les protocoles de prise en charge précis rédigés par le SAMU 72. Le déploiement de l’EPMU permet de prendre les patients en charge plus vite et de mobiliser moins longtemps le médecin du SMUR : dans certains cas, l’équipe du SMUR peut passer le relais à l’EPMU en cours d’intervention pour assurer le transfert vers une structure hospitalière.
Cette solution, annoncée temporaire l’année dernière, semble se pérenniser, d’autant que le centre hospitalier de Saint-Calais vient d’acquérir une EPMU qui sillonnera son secteur.
L’inquiétude de l’association de défense
Face à cette situation, des sarthois ont créé l’association de défense des services de l’hôpital de Montval. Ces habitants inquiets de l’avenir de l’offre de soins de leurs services des hôpitaux de proximité ont alerté, par l’intermédiaire d’une lettre ouverte, les neuf candidats aux élections législatives de la 3ème circonscription de la Sarthe. Depuis de longs mois, les membres de cette association, les habitants, les syndicats et personnels des hôpitaux enchaînent des mouvements de grève, soutenus par la municipalité, et des points d’informations, notamment dans des lieux stratégiques de Montval-sur-Loir, comme le marché le samedi matin, ou encore la galerie du centre Leclerc de Vouvray-sur-Loir.
« Ces fermetures portent atteintes au droit fondamental de tous les citoyens à être secourus et soignés quel que soit leur lieu de résidence. À cette pénurie s’ajoutent les conséquences de toute une série de lois appliquées par les gouvernements successifs depuis près de 20 ans qui conduisent à aligner le fonctionnement de l’hôpital public sur le privé », font-ils savoir dans un communiqué.
Quatre points importants
L’association, présidée par Michel Macon, souligne notamment quatre points à privilégier face à cette situation. Ils souhaitent que l’élu pérennise et améliore le service des urgences de l’hôpital public de Montval-sur-Loir ; créer une faculté de médecine au Mans afin d’augmenter le nombre de médecins généralistes référents et spécialistes pour lutter contre la désertification médicale ; donner la priorité aux investissements publics nécessaires aux services publics et enfin, remettre en question le rôle de l’ARS.
Les membres de l’association sont à présent attentifs au programme des neuf candidats qui doivent faire de la problématique des déserts médicaux en milieu rural une de leurs priorités au milieu de l’urgence climatique ou encore celle du pouvoir d’achat.